TEXTES

Un livre oublié, un poème entendu, nombreuses sont les sources d'inspiration pour que l'émotion ressentie s'inscrive sur la toile

Voyelles - Arthur Rimbaud

Le hasard m’a fait croiser et redécouvrir, le poème de Rimbaud "Voyelles". Le poète a su mettre des mots et des couleurs derrière chacune des voyelles de notre alphabet. Alors pourquoi ne pas traduire ces mots par de "vraies" couleurs, par des ambiances VOYELLES A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles, Golfes d’ombre ; E, candeurs des vapeurs et des tentes, Lances des glaciers fiers, rois blancs, frissons d’ombelles ; I, pourpres, sang craché, rire des lèvres belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes ; U, cycles, vibrements divins des mers virides, Paix des pâtis semés d’animaux, paix des rides Que l’alchimie imprime aux grands fronts studieux ; O, suprême Clairon plein des strideurs étranges, Silences traversés des Mondes et des Anges : O l’Oméga, rayon violet de Ses Yeux ! Arthur Rimbaud – Poésie

5 toiles - acrylique sur lin - 60x80

photos@Ariane Duplaceau photographe

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Le feu crépite - Guillaume Prevel

Faisons se rencontrer les couleurs! Traduisons par le geste souple une ambiance rêvée. Les couleurs se couvrent et se recouvrent dans un jeu de cache-cache tel un mille feuilles, tel le crépitement d’un feu de cheminée. Quoi de mieux que le poème de Guillaume Prével, le feu crépite pour inspirer ce tableau Le feu crépite dans la cheminée Et souffle la chaleur sur mon visage Au soir d’un clair de lune sage. Le feu chante dans l’âtre illuminé. Aux braises et aux bois orangés, Noircis par les flammes danseuses, Qui s’élèvent en d’élancées valseuses Au plus haut des cieux étrangers. Le feu crépite dans la cheminée Et chante chaudement une musique Qui ravive les cœurs minés Par un long hiver enneigé Et participe à la joie des Noëls angéliques Dans la lumière vacillante et orangée. . Guillaume PREVEL Le feu crépite

2 toiles - acrylique sur lin - 60x80

L'étranger - Albert Camus

Un vieux livre de poche retrouvé dont les pages commencent à se détacher: pourquoi ne pas lui donner une autre vie. Ainsi L'étranger d’Albert Camus se retrouve dans ce collage. La première page est en haut à gauche et la dernière au centre. 2 points de fixation qui résument la violence et le désespoir de cette œuvre, le désespoir de Meursault. Les premières lignes « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : Mère décédée - stop - Enterrement demain - stop - Sentiments distingués - stop - Cela ne veut rien dire. C’était peut être hier. » Les dernières lignes « Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu’il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu’ils m’accueillent avec des cris de haine. » Extraits de l’Etranger d’Albert Camus

Technique mixte - Collage et Acrylique sur lin - 60x80

Desir de peindre - Charles Beaudelaire

Nigra sum sed formosa , « Je suis belle mais je suis noire » ou « je suis belle et je suis noire » formule issue du Cantique des Cantiques et qui convient bien à la statue de la Vierge de Rocamadour. Mais, j’ai préféré l’inspiration du poème de Charles Baudelaire Désir de peindre dans Spleen de Paris : ... Je brûle de peindre celle qui m’est apparue si rarement et qui a fui si vite, comme une belle chose regrettable derrière le voyageur emporté dans la nuit. Comme il y a longtemps déjà qu’elle a disparu ! Elle est belle, et plus que belle ; elle est surprenante. En elle le noir abonde : et tout ce qu’elle inspire est nocturne et profond. Ses yeux sont deux antres où scintille vaguement le mystère, et son regard illumine comme l’éclair : c’est une explosion dans les ténèbres... Charles Baudelaire – Désir de peindre

Acrylique sur coton - 50x60

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